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de forêt ont eu pour origine le brûlage des branchages sur les terres agricoles, lorsque le temps n’était pas favorable.

« (4) Quand les exploitants ont reçu permission de retarder le brûlage jusqu’au printemps, au temps de la fonte ou après la fonte des neiges il faudra choisir un temps où le feu ne courra pas librement à la surface du sol.

« Un nombre suffisant d’hommes devront être toujours disponibles, afin que l’on puisse en toute sûreté empêcher le feu de se propager. Le choix du temps pour le brûlage, lorsque le feu ne courra pas sur le sol a un double objet : quand le feu se répand sur le sol, le danger de sa propagation est accru. D’un autre côté le feu qui s’étend ainsi endommage toute végétation de valeur qui peut exister, ainsi que les graines de semence et même la couche d’humus de surface.

« (5) En empilant des débris à brûler, il faut avoir soin de ne pas mettre les piles trop près des arbres verts, jeunes ou vieux qui peuvent avoir été laissés sur pied. En ce faisant, on évitera tout dommage aux arbres au temps du brûlage. Cette règle devra surtout être suivie en ce qui regarde les arbres adultes laissés pour la reproduction de l’espèce le même soin devra être apporté à l’égard des jeunes qui ont été laissés debout sur la coupe.

« (6) Chaque fois que les circonstances le permettront, les brûlages nécessaires devront se faire pendant l’hiver, à mesure que les abatages avancent. Ce brûlage d’hiver, à mesure que les opérations progressent, assure la bonne destruction des débris, et ne laisse à l’exploitant aucune occasion de négliger le travail. En outre, c’est habituellement la méthode la moins dispendieuse d’obtenir une destruction efficace. De plus, quand beaucoup de débris restent à brûler jusqu’au printemps, il arrive ordinairement que la neige disparaît rapidement et qu’elle est suivie d’une période de sécheresse. C’est pourquoi, si le travail du brûlage n’est pas commencé et poussé activement, à mesure que les circonstances le permettront, on aura lieu de craindre les incendies. Pour cette raison, il sera quelquefois nécessaire d’arrêter les brûlages avant qu’ils ne soient complétés. En conséquence, les étendues couvertes de matières inflammables constituent un danger pendant la saison des incendies, lequel n’existerait pas, si ces débris avaient été brûlées à la suite des abatages.

« Les six règles susmentionnées s’appliquent principalement aux débris des pineraies. Les règles 4 et 5 concernent toute espèce de débris à brûler. Les règles qui suivent s’appliquent, en chaque cas, aux essences et aux espèces y dénommées :

« (7) Lorsque l’exploitation est effectuée dans une forêt d’épinettes et de cèdres, chaque houppe devra être ébranchée séparément, de manière que chaque branche repose directement sur le sol. Une raison d’être de cette méthode est que ces espèces poussent ordinairement dans les marais, où leur décomposition est plus rapide. Les branches qui reposent sur le sol ont le même degré d’humidité. Elles ne sont pas si résineuses, et pourrissent plus vite que celles des pins, et en conséquence elles ne sont pas si dangereuses. Si les grandes houppes que l’on trouve ordinairement dans