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LA DÉFINITION DE L’INTÉGRALE DONNÉE PAR RIEMANN.

J’ajoute qu’on vérifie immédiatement que

.


IV. — Intégrales par défaut et par excès.

La définition qui vient de nous occuper a été obtenue en appliquant, à des fonctions discontinues, le procédé de calcul des intégrales de fonctions continues. Nous savons qu’il existe des fonctions bornées, les fonctions non intégrables, pour lesquelles ce procédé ne conduit pas à un nombre déterminé. Mais on peut cependant, à l’aide de ce procédé, attacher à chaque fonction bornée deux nombres parfaitement définis.

Nous avons vu (p. 25) que les sommes , tendent vers une limite parfaitement déterminée quand les tendent vers zéro d’une manière quelconque, cette limite est l’un des deux nombres dont il s’agit ; on l’appelle l’intégrale par excès et on le représente par le symbole , qui s’énonce : intégrale par excès de à de .

De la même manière, on peut démontrer l’existence d’une limite pour les sommes . D’ailleurs, en étudiant l’oscillation moyenne (p. 22), nous avons vu que tend vers une limite parfaitement déterminée et comme l’on a

,

l’existence de la limite de est démontrée[1]. C’est l’intégrale par défaut qu’on note .

Ces deux nombres ont été définis pour la première fois, d’une façon précise, par Darboux[2].

Pour compléter leurs définitions, données seulement pour ,

  1. On pourrait aussi déduire l’existence de cette limite de l’existence de l’intégrale par excès pour .
  2. Annales de l’École Normale supérieure, 1875.