Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1928.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



CHAPITRE V.

LA RECHERCHE DES FONCTIONS PRIMITIVES.



I. — L’intégrale indéfinie.

Soit une fonction bornée intégrable définie dans  ; la fonction

est l’intégrale indéfinie de .

En appliquant le théorème de la moyenne on voit que l’intégrale indéfinie de est une fonction continue, à variation bornée[1], et qu’elle admet pour dérivée en tous les points où est continue.

Que se passe-t-il au point si n’y est pas continue ? Alors il se peut qu’il y ait une dérivée égale à , c’est le cas pour si est nulle pour quelconque, et égale à 1 quand est l’inverse d’un entier ; il se peut qu’il y ait une dérivée différente de , c’est le cas pour quand est partout nulle sauf pour  ; il se peut qu’il n’y ait pas de dérivée, c’est le cas pour quand pour et [2].

Ainsi l’intégration peut conduire à des fonctions n’ayant pas

  1. Je laisse au lecteur le soin de démontrer que la variation totale de dans est exactement égale à . Cette proposition a d’ailleurs été démontrée incidemment (p. 65) car elle est un cas particulier de celle relative à la longueur d’une courbe , , , lorsque , , sont intégrables. Il suffit en effet de considérer la courbe , .
  2. L’intégrale indéfinie est alors .