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Page:Lebey - Sur une route de cyprès, 1904.djvu/99

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C’était là ! ... La même eau baignait la même terre ;
En prenant dans la main un des morceaux de pierre,
Nous touchons un fragment de ta maison, Catulle ! . . .
Je la rêve teintée aux tons du crépuscule
Avec une terrasse aux colonnes d’albâtre.
La volupté veillait aux pierres de ton âtre
Et sacrait d’infini ton seuil hospitalier.
En franchissant ta porte on entendait chanter
Le jet d’eau dans sa vasque au marbre rouge et rose ;
Les esclaves tiraient une portière close,
Et tu te soulevais, la paupière alourdie,
De la pourpre où ton bras tenait encor Lesbie. . .


Tu ne désirais rien que son beau corps de femme,
Tu ne te perdais pas à rechercher son âme ;
C’était toute la chair que tu prenais en elle
Quand tu faisais monter dans ses yeux d’asphodèle