Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
“813”

seule. Mais ils ne s’étaient pas engagés dans le sentier qu’une silhouette détachée de l’ombre accourut au-devant d’eux.

— Grand’mère ! s’écria Geneviève.

Elle se jeta dans les bras d’une vieille femme qui la couvrit de baisers.

— Ah ! ma chérie, ma chérie, que s’est-il passé ? Comme tu es en retard !… toi si exacte !

Geneviève présenta :

Mme Ernemont, ma grand-mère… Le prince Sernine…

Puis elle raconta l’incident et Mme Ernemont répétait :

— Oh ! ma chérie, comme tu as dû avoir peur !… je n’oublierai jamais, monsieur… je vous le jure… Mais comme tu as dû avoir peur, ma pauvre chérie !

— Allons, bonne-maman, tranquillise-toi puisque me voilà…

— Oui, mais la frayeur a pu te faire mal… On ne sait jamais les conséquences… Oh ! c’est horrible…

Ils longèrent une haie par-dessus laquelle on devinait une cour plantée d’arbres, quelques massifs, un préau, et une maison blanche.

Derrière la maison s’ouvrait, à l’abri d’un bouquet de sureaux disposés en tonnelle, une petite barrière.

La vieille dame pria le prince Sernine d’entrer et le conduisit dans un petit salon qui servait à la fois de parloir.

Geneviève demanda au prince la permission de se retirer un instant, pour aller voir ses élèves, dont c’était l’heure du souper.