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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/13

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LE MASSACRE



I


M. Kesselbach s’arrêta net au seuil du salon, prit le bras de son secrétaire, et murmura d’une voix inquiète :

— Chapman, on a encore pénétré ici.

— Voyons, voyons, monsieur, protesta le secrétaire, vous venez vous-même d’ouvrir la porte de l’antichambre, et, pendant que nous déjeunions au restaurant, la clef n’a pas quitté votre poche.

— Chapman, on a encore pénétré ici, répéta M. Kesselbach.

Il montra un sac de voyage qui se trouvait sur la cheminée.

— Tenez, la preuve est faite. Ce sac était fermé. Il ne l’est plus.

Chapman objecta :

— Êtes-vous bien sûr de l’avoir fermé, monsieur ? D’ailleurs, ce sac ne contient que des bibelots sans valeur, des objets de toilette…

— Il ne contient que cela parce que j’en ai retiré mon portefeuille avant de sortir, par précaution… sans quoi… Non, je vous le dis, Chapman, on a pénétré ici pendant que nous déjeunions.