— L’une d’elles est rousse, n’est-ce pas ?
— Oui, Gertrude.
— Vous la connaissez depuis longtemps ?
— Sa sœur m’a toujours servie… et Gertrude est chez moi depuis des années… C’est le dévouement en personne, la probité…
— Bref, vous répondez d’elle ?
— Oh ! absolument.
— Tant mieux… tant mieux.
Il était sept heures et demie, et la lumière du jour commençait à s’atténuer quand l’automobile arriva devant la maison de Retraite. Sans s’occuper de sa compagne, le chef de la Sûreté se précipita chez le concierge.
— La bonne de Mme Kesselbach vient de rentrer, n’est-ce pas ?
— Qui ça, la bonne ?
— Oui, Gertrude, une des deux sœurs.
— Mais Gertrude n’a pas dû sortir, monsieur, nous ne l’avons pas vue sortir.
— Cependant quelqu’un vient de rentrer.
— Oh ! non, monsieur, nous n’avons ouvert la porte à personne, depuis… depuis six heures du soir.
— Il n’y a pas d’autre issue que cette porte ?
— Aucune. Les murs entourent le domaine de toutes parts, et ils sont hauts…
— Madame Kesselbach, dit M. Lenormand à sa compagne, nous irons jusqu’à votre pavillon.
Ils s’en allèrent tous les trois. Mme Kesselbach, qui n’avait pas la clef, sonna. Ce fut Suzanne, l’autre sœur, qui apparut.
— Gertrude est ici ? demanda Mme Kesselbach.