Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
184
“813”

— Ah ! un mot encore, prince. Emporte tes armes.

— Pourquoi ?

— J’ai quatre domestiques, et tu seras seul.

— J’ai mes poings, dit Sernine, la partie sera égale.

Il lui tourna le dos, puis, le rappelant :

— Ah ! un mot encore, baron. Engage quatre autres domestiques.

— Pourquoi ?

— J’ai réfléchi. Je viendrai avec ma cravache.

II

À une heure exactement, un cavalier franchissait la grille de la villa Dupont, paisible rue provinciale dont l’unique issue donne sur la rue Pergolèse, à deux pas de l’avenue du Bois.

Des jardins et de jolis hôtels la bordent. Et tout au bout elle est fermée par une sorte de petit parc où s’élève une vieille et grande maison contre laquelle passe le chemin de fer de Ceinture.

C’est là, au numéro 29, qu’habitait le baron Altenheim.

Sernine jeta la bride de son cheval à un valet de pied qu’il avait envoyé d’avance, et lui dit :

— Tu le ramèneras à deux heures et demie.

Il sonna. La porte du jardin s’étant ouverte, il se dirigea vers le perron où l’attendaient deux grands gaillards en livrée qui l’introduisirent dans un immense vestibule de pierre, froid et