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“813”
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Tiens, regarde son joujou favori… Des miettes !

Il lui tendit la main.

— Allons, relève-toi, baron. Je t’invite à dîner. Et veuille bien te rappeler le secret de ma supériorité : une âme intrépide dans un corps inattaquable.

Il rentra dans les salons du cercle, retint une table pour deux personnes, s’assit sur un divan et attendit l’heure du dîner en songeant :

« Évidemment la partie est amusante, mais ça devient dangereux. Il faut en finir… Sans quoi, ces animaux-là m’enverront au paradis plus tôt que je ne veux… L’embêtant, c’est que je ne peux rien faire contre eux avant d’avoir retrouvé le vieux Steinweg… Car, au fond, il n’y a que cela d’intéressant, le vieux Steinweg, et si je me cramponne au baron, c’est que j’espère toujours recueillir un indice quelconque… Que diable en ont-ils fait ? Il est hors de doute qu’Altenheim est en communication quotidienne avec lui, il est hors de doute qu’il tente l’impossible pour lui arracher des informations sur le projet Kesselbach. Mais où le voit-il ? Où l’a-t-il fourré ? chez des amis ? chez lui, au 29 de la villa Dupont ? »

Il réfléchit assez longtemps, puis alluma une cigarette dont il tira trois bouffées et qu’il jeta. Ce devait être un signal, car deux jeunes gens vinrent s’asseoir à côté de lui, qu’il semblait ne point connaître, mais avec lesquels il s’entretint furtivement.

C’étaient les frères Doudeville, en hommes du monde ce jour-là.

— Qu’y a-t-il, patron ?