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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/21

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Kesselbach… Depuis le temps qu’il parlemente !…

Il prit une cigarette sur la table puis, l’ayant allumée, il tira quelques bouffées. Un léger cri lui échappa. Près de lui, debout, se tenait un homme qu’il ne connaissait point.

Il recula d’un pas.

— Qui êtes-vous ?

L’homme — c’était un individu correctement habillé, plutôt élégant, noir de cheveux et de moustache, les yeux durs — l’homme ricana :

— Qui je suis ? Mais, le Colonel…

— Mais non, mais non, celui que j’appelle ainsi, celui qui m’écrit sous cette signature… de convention… ce n’est pas vous.

— Si, si… l’autre n’était que… Mais, voyez-vous, mon cher monsieur, tout cela n’a aucune importance. L’essentiel c’est que moi, je sois… moi. Et je vous jure que je le suis.

— Mais enfin, monsieur, votre nom…

— Le Colonel… jusqu’à nouvel ordre.

Une peur croissante envahissait M. Kesselbach. Qui était cet homme ? Que lui voulait-il ? Il appela :

— Chapman !

— Quelle drôle d’idée d’appeler ! Ma société ne vous suffit pas ?

— Chapman ! répéta M. Kesselbach. Chapman ! Edwards !

— Chapman ! Edwards ! dit à son tour l’inconnu. Que faites-vous donc, mes amis ? On vous réclame.

— Monsieur, je vous prie, je vous ordonne de me laisser passer.