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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/213

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“813”
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il n’aurait pu préciser la nature et qui venait du lit. C’était comme un grincement, à peine perceptible d’ailleurs.

— Eh bien, Steinweg, où en sommes-nous ?

C’était le baron qui parlait ! Il n’y avait aucun doute que ce fût lui qui parlât, mais comment se pouvait-il qu’il parlât à Steinweg, puisque Steinweg n’était pas dans la chambre ?

Et Altenheim continua :

— Es-tu toujours intraitable ?… Oui ?… Imbécile ! Il faudra pourtant bien que tu te décides à raconter ce que tu sais… Non ?… Bonsoir, alors, et à demain…

— Je rêve, je rêve, se disait Sernine. Ou bien c’est lui qui rêve à haute voix. Voyons, Steinweg n’est pas à côté de lui, il n’est pas dans la chambre voisine, il n’est même pas dans la maison. Altenheim l’a dit… Alors, qu’est-ce que c’est que cette histoire ahurissante ?  

Il hésita. Allait-il sauter sur le baron, le prendre à la gorge et obtenir de lui, par la force et la menace, ce qu’il n’avait pu obtenir par la ruse ? Absurdité ! Jamais Altenheim ne se laisserait intimider.

— Allons, je pars, murmura-t-il, j’en serai quitte pour une soirée perdue. 

Il ne partit point. Il sentit qu’il lui était impossible de partir, qu’il devait attendre, que le hasard pouvait encore le servir.

Il décrocha avec des précautions infinies quatre ou cinq costumes et paletots, les étendit par terre, s’installa, et, le dos appuyé au mur, s’endormit le plus tranquillement du monde.