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“813”
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— Mais elle doit venir, n’est-ce pas ?

— Vous croyez ?

— Mais j’en suis sûr. Où voulez-vous qu’elle soit ? Rappelez-vous ?…

— J’ai beau chercher. Je vous assure que Geneviève et moi nous ne devions pas nous voir.

Et subitement effrayée :

— Mais vous n’êtes pas inquiet ? Il n’est rien arrivé à Geneviève ?

— Non, rien.

Il était parti déjà. Une idée l’avait heurté. Si le baron Altenheim n’était pas à la villa des Glycines ? Si l’heure du rendez-vous avait été changée ?

— Il faut que je le voie… se disait-il… il le faut, à tout prix.

Et il courait, l’allure désordonnée, indifférent à tout. Mais, devant la loge, il recouvra instantanément son sang-froid : il avait aperçu le sous-chef de la Sûreté, qui parlait dans le jardin avec les frères Doudeville.

S’il avait eu sa clairvoyance habituelle, il eût surpris le petit tressaillement qui agita M. Weber à son approche, mais il ne vit rien.

— Monsieur Weber, n’est-ce pas ? dit-il.

— Oui… À qui ai-je l’honneur ?…

— Le prince Sernine.

— Ah ! très bien, M. le Préfet de police m’a averti du service considérable que vous nous rendiez, monsieur.

— Ce service ne sera complet que quand j’aurai livré les bandits.

— Cela ne va pas tarder. Je crois que l’un de ces bandits vient d’entrer… un homme assez fort, avec un monocle…