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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/251

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SANTÉ-PALACE


I


Ce fut dans le monde entier une explosion de rires. Certes, la capture d’Arsène Lupin produisit une grosse sensation, et le public ne marchanda pas à la police les éloges qu’elle méritait pour cette revanche si longtemps espérée et si pleinement obtenue. Le grand aventurier était pris. L’extraordinaire, le génial, l’invisible héros se morfondait, comme les autres, entre les quatre murs d’une cellule, écrasé à son tour par cette puissance formidable qui s’appelle la Justice et qui, tôt ou tard, fatalement, brise les obstacles qu’on lui oppose et détruit l’œuvre de ses adversaires.

Tout cela fut dit, imprimé, répété, commenté, rabâché. Le Préfet de police eut la croix de Commandeur, M. Weber, la croix d’Officier. On exalta l’adresse et le courage de leurs plus modestes collaborateurs. On applaudit. On chanta victoire. On fit des articles et des discours.

Soit ! Mais quelque chose cependant domina ce merveilleux concert d’éloges, cette allégresse bruyante, ce fut un rire fou, énorme, spontané, inextinguible et tumultueux.

Arsène Lupin, depuis quatre ans, était chef de la Sûreté !!!