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pas me les remettre de votre plein gré… » Le reste de la phrase, le sens de la menace et de toute la scène d’ailleurs, se devinent aisément par la suite : la maison d’Hermann fut visitée de fond en comble.

— Mais c’était illégal.

— C’eût été illégal si le grand-duc s’y fût opposé, mais il accompagna lui-même le comte dans sa perquisition.

— Et que cherchait-on ? Les mémoires du Chancelier ?

— Mieux que cela. On cherchait une liasse de papiers secrets dont on connaissait l’existence par des indiscrétions commises, et dont on savait, de façon certaine, qu’ils avaient été confiés au grand-duc Hermann.

Lupin était appuyé des deux coudes contre le grillage, et ses doigts se crispaient aux mailles de fer. Il murmura, la voix émue :

— Des papiers secrets… et très importants sans doute ?

— De la plus haute importance. La publication de ces papiers aurait des résultats que l’on ne peut prévoir, non seulement au point de vue de la politique intérieure, mais au point de vue des relations étrangères.

— Oh ! répétait Lupin, tout palpitant… oh ! est-ce possible ! Quelle preuve as-tu ?

— Quelle preuve ? Le témoignage même de la femme du grand-duc, les confidences qu’elle fit au domestique après la mort de son mari.

— En effet… en effet… balbutia Lupin… C’est le témoignage même du grand-duc que nous avons.