Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/30

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— Débrouille-toi, Marco, tu vas le filer. S’il sort de l’hôtel, lâche-le, retrouve Jérôme aux omnibus, comme c’est convenu… et téléphone.

Marco s’en alla rapidement.

Alors l’homme saisit une carafe sur la cheminée, se versa un grand verre d’eau qu’il avala d’un trait, mouilla son mouchoir, baigna son front que la sueur couvrait, puis s’assit auprès de son prisonnier, et lui dit avec une affectation de politesse :

— Il faut pourtant bien, monsieur Kesselbach, que j’aie l’honneur de me présenter à vous. Et, tirant une carte de sa poche, il prononça :

— Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur.


II


Le nom du célèbre aventurier sembla faire sur M. Kesselbach la meilleure impression. Lupin ne manqua pas de le remarquer et s’écria :

— Ah ! ah ! cher monsieur, vous respirez ! Arsène Lupin est un cambrioleur délicat, le sang lui répugne, il n’a jamais commis d’autre crime que de s’approprier le bien d’autrui… une peccadille, quoi ! et vous vous dites qu’il ne va pas se charger la conscience d’un assassinat inutile. D’accord… Mais votre suppression sera-t-elle inutile ? Tout est là. En ce moment, je vous jure que je ne rigole pas. Allons-y, camarade.