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“813”

— Des soldats du grand-duché ?

— Non, des soldats détachés de la garde personnelle de l’Empereur. Des voix s’élevèrent dans le couloir, et de nouveau l’on frappa, en interpellant le gardien-chef.

— Il dort, monsieur le Directeur, dit Lupin, qui reconnut la voix de M. Borély.

— Ouvrez ! je vous ordonne d’ouvrir.

— Impossible, la serrure est mêlée. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de pratiquer une incision tout autour de ladite serrure.

— Ouvrez !

— Et le sort de l’Europe que nous sommes en train de discuter, qu’est-ce que vous en faites ?

Il se tourna vers le vieillard :

— De sorte que tu n’as pas pu entrer dans le château ?

— Non.

— Mais tu es persuadé que les fameux papiers y sont cachés.

— Voyons ! ne vous ai-je pas donné toutes les preuves ? N’êtes-vous pas convaincu ?

— Si, si, murmura Lupin, c’est là qu’ils sont cachés… il n’y a pas de doute… c’est là qu’ils sont cachés.

Il semblait voir le château. Il semblait évoquer la cachette mystérieuse. Et la vision d’un trésor inépuisable, l’évocation de coffres emplis de pierres précieuses et de richesses, ne l’aurait pas ému plus que l’idée de ces chiffons de papier sur lesquels veillait la garde du Kaiser. Quelle merveilleuse conquête à entreprendre ! Et combien digne de lui ! et