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“813”

La serrure s’ébranlait, presque toutes les vis ayant été retirées. Lupin demanda, anxieux soudain à l’idée d’être interrompu :

— De sorte que ce mot incomplet « Apoon » et ce chiffre 813 sont les formules que le grand-duc léguait à sa femme et à son fils pour leur permettre de retrouver les papiers secrets ?

— Oui.

Lupin se cramponna des deux mains à la serrure pour l’empêcher de tomber.

— Monsieur le Directeur, vous allez réveiller le gardien-chef. Ce n’est pas gentil, une minute encore, voulez-vous ? Steinweg, qu’est devenue la femme du grand-duc ?

— Elle est morte, peu après son mari, de chagrin, pourrait-on dire.

— Et l’enfant fut recueilli par la famille ?

— Quelle famille ? Le grand-duc n’avait ni frères, ni sœurs. En outre il n’était marié que morganatiquement et en secret. Non, l’enfant fut emmené par le vieux serviteur d’Hermann, qui l’éleva sous le nom de Pierre Leduc. C’était un assez mauvais garçon, indépendant, fantasque, difficile à vivre. Un jour il partit. On ne l’a pas revu.

— Il connaissait le secret de sa naissance ?

— Oui, et on lui montra la feuille de papier sur laquelle Hermann avait écrit des lettres et des chiffres, 813, etc…

— Et cette révélation, par la suite, ne fut faite qu’à toi ?

— Oui.

— Et toi, tu ne t’es confié qu’à M. Kesselbach ?

— À lui seul. Mais, par prudence, tout en