— Monsieur le comte a tort de ne pas me répondre. Je parlais dans son intérêt : j’ai vu, au moment où nous remontions, une automobile qui débouchait derrière nous à l’horizon. Vous l’avez vue ?
— Non, pourquoi ?
— Pour rien.
— Cependant…
— Mais non, rien du tout… une simple remarque… D’ailleurs, nous avons dix minutes d’avance… et notre voiture est pour le moins une quarante chevaux.
— Une soixante, fit l’Allemand, qui l’observa du coin de l’œil avec inquiétude.
— Oh ! alors, nous sommes tranquilles.
On escalada une petite rampe. Tout en haut, le comte se pencha à la portière.
— Sacré nom ! jura-t-il.
— Quoi ? fit Lupin.
Le comte se retourna vers lui, et d’une voix menaçante :
— Gare à vous… S’il arrive quelque chose, tant pis.
— Eh ! eh ! il paraît que l’autre approche… Mais que craignez-vous, mon cher comte ? C’est sans doute un voyageur… peut-être même du secours qu’on vous envoie.
— Je n’ai pas besoin de secours, grogna l’Allemand.
Il se pencha de nouveau. L’auto n’était plus qu’à deux ou trois cents mètres.
Il dit à ses hommes en leur désignant Lupin :
— Qu’on l’attache ! Et s’il résiste…
Il tira son revolver.