paroles qu’on lui adressait, ni celui des paroles qu’elle prononçait.
Il insista, lui prenant la main avec beaucoup de douceur et la questionnant, d’une voix affectueuse, sur l’époque où elle avait encore sa raison, sur son grand-père, sur les souvenirs que pouvait évoquer en elle sa vie d’enfant, en liberté parmi les ruines majestueuses du château.
Elle se taisait, les yeux fixes, impassible, émue peut-être, mais sans que son émotion pût éveiller son intelligence endormie.
Lupin demanda un crayon et du papier. Avec le crayon il inscrivit sur la feuille blanche « 813 »
Le comte sourit encore.
— Ah ! ça, qu’est-ce qui vous fait rire ? s’écria Lupin, agacé.
— Rien… rien… ça m’intéresse… ça m’intéresse beaucoup…
La jeune fille regarda la feuille qu’on tendait devant elle, et elle tourna la tête d’un air distrait.
— Ça ne prend pas, fit le comte narquois.
Lupin écrivit les lettres « Apoon ».
Même inattention chez Isilda.
Il ne renonça pas à l’épreuve, et il traça à diverses reprises les mêmes lettres, mais en laissant chaque fois entre elles des intervalles qui variaient. Et chaque fois, il épiait le visage de la jeune fille.
Elle ne bougeait pas, les yeux attachés au papier avec une indifférence que rien ne paraissait troubler.
Mais soudain elle saisit le crayon, arracha la dernière feuille aux mains de Lupin, et,