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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/394

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“813”

— Son nom ? dit Lupin.

— Son nom ? Le chevalier de Malreich.

Lupin sauta sur sa chaise.

— Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? Le chevalier ?… répète… le chevalier ?

— Raoul de Malreich.

Un long silence. Lupin, les yeux fixes, pensait à la folle de Veldenz, morte empoisonnée. Isilda portait ce même nom : Malreich. Et c’était le nom que portait le petit gentilhomme français venu à la cour de Veldenz au dix-huitième siècle.

Il reprit :

— De quel pays, ce Malreich ?

— D’origine française, mais né en Allemagne… J’ai aperçu des papiers une fois… C’est comme ça que j’ai appris son nom. Ah ! s’il l’avait su, il m’aurait étranglé, je crois.

Lupin réfléchit et prononça :

— C’est lui qui vous commandait tous ?

— Oui.

— Mais il avait un complice, un associé ?

— Ah ! taisez-vous… taisez-vous…

La figure du maître d’hôtel exprimait soudain l’anxiété la plus vive. Lupin discerna la même sorte d’effroi, de répulsion qu’il éprouvait lui-même en songeant à l’assassin.

— Qui est-ce ? Tu l’as vu ?

— Oh ! ne parlons pas de celui-là… on ne doit pas parler de lui.

— Qui est-ce, je te demande ?

— C’est le maître… le chef… personne ne le connaît.

— Mais tu l’as vu, toi. Réponds. Tu l’as vu ?

— Dans l’ombre, quelquefois… la nuit.