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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/436

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“813”

Elle dit simplement, après l’avoir regardé longtemps :

— C’est celui-là qui a pénétré dans ma maison de la rue des Vignes, c’est lui qui m’a enlevée, et c’est lui qui m’a enfermée dans la remise du Brocanteur. Je le reconnais.

— Vous l’affirmez ?

— Je le jure devant Dieu et devant les hommes.

Le surlendemain, Louis de Malreich, dit Léon Massier, était condamné à mort. Et sa personnalité absorbait tellement, pourrait-on dire, celle de ses complices que ceux-ci bénéficièrent des circonstances atténuantes.

— Louis de Malreich, vous n’avez rien à dire ? demanda le Président des assises.

Il ne répondit pas.

Une seule question resta obscure aux yeux de Lupin. Pourquoi Malreich avait-il commis tous ces crimes ? Que voulait-il ? Quel était son but ?

Lupin ne devait pas tarder à l’apprendre et le jour était proche où, tout pantelant d’horreur, frappé de désespoir, mortellement atteint, le jour était proche où il allait savoir l’épouvantable vérité.

Pour le moment, sans que l’idée néanmoins cessât de l’effleurer, il ne s’occupa plus de l’affaire Malreich. Résolu à faire peau neuve, comme il disait, rassuré d’autre part sur le sort de Mme Kesselbach et de Geneviève, dont il suivait de loin l’existence paisible, et enfin tenu au courant par Jean Doudeville qu’il avait envoyé à Veldenz, tenu au courant de toutes les négo-