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“813”
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— Vingt francs de plus, chauffeur, si tu ne t’arrêtes pas.

Et il cria devant l’octroi :

— Service de la Sûreté !

On passa.

— Mais ne ralentis pas, crebleu ! hurla Lupin… Plus vite !… Encore plus vite ! Tu as peur d’écharper les vieilles femmes ? écrase-les donc. Je paie les frais.

En quelques minutes, ils arrivaient au ministère de la place Beauvau. Lupin franchit la cour en hâte et monta les marches de l’escalier d’honneur. L’antichambre était pleine de monde. Il inscrivit sur une feuille de papier : « Prince Sernine », et, poussant un huissier dans un coin, il lui dit :

— C’est moi, Lupin. Tu me reconnais, n’est-ce pas ? Je t’ai procuré cette place, une bonne retraite, hein ? Seulement, tu vas m’introduire tout de suite. Va, passe mon nom. Je ne te demande que ça. Le Président te remerciera, tu peux en être sûr… Moi aussi… Mais marche donc, idiot ! Valenglay m’attend…

Dix secondes après, Valenglay lui-même passait la tête au seuil de son bureau et prononçait :

— Faites entrer « le prince ».

Lupin se précipita, ferma vivement la porte, et, coupant la parole au Président :

— Non, pas de phrases, vous ne pouvez pas m’arrêter… Ce serait vous perdre et compromettre l’Empereur… Non… il ne s’agit pas de ça. Voilà. Malreich est innocent. J’ai découvert le vrai coupable… C’est Dolorès Kesselbach. Elle est morte. Son cadavre est là-bas. J’ai des