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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/502

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“813”

le déconcertait. D’où venait donc ce bandit qui, possédant une arme aussi terrible, la livrait de la sorte, généreusement, sans condition ? Il lui eût été si simple de garder les lettres et d’en user à sa guise ! Non, il avait promis. Il tenait sa parole.

Et l’Empereur songeait à toutes les choses étonnantes que cet homme avait accomplies.

Il lui dit :

— Les journaux ont donné la nouvelle de votre mort…

— Oui, Sire. En réalité, je suis mort. Et la justice de mon pays, heureuse de se débarrasser de moi, a fait enterrer les restes calcinés et méconnaissables de mon cadavre.

— Alors, vous êtes libre ?

— Comme je l’ai toujours été.

— Plus rien ne vous attache à rien ?…

— Plus rien.

— En ce cas…

L’Empereur hésita, puis, nettement :

— En ce cas, entrez à mon service. Je vous offre le commandement de ma police personnelle. Vous serez le maître absolu. Vous aurez tous pouvoirs, même sur l’autre police.

— Non, Sire.

— Pourquoi ?

— Je suis Français.

Il y eut un silence. La réponse déplaisait à l’Empereur. Il dit :

— Cependant, puisqu’aucun lien ne vous attache plus…

— Celui-là ne peut pas se dénouer, Sire.

Et il ajouta en riant :

— Je suis mort comme homme, mais vivant