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“813”
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— Varnier est là ? Entre donc, Varnier.

Un homme, à l’allure de petit bourgeois, trapu, solide, bien d’aplomb sur ses jambes, vint à son appel. Le prince referma la porte sur lui.

— Eh bien, où en es-tu Varnier ?

— Tout est prêt pour ce soir, patron.

— Parfait. Raconte, en quelques mots.

— Voilà. Depuis l’assassinat de son mari, Mme Kesselbach, sur la foi du prospectus que vous lui avez fait envoyer, a choisi comme demeure la maison de retraite pour dames, située à Garches. Elle habite, au fond du jardin, le dernier des quatre pavillons que la direction loue aux dames qui désirent vivre tout à fait à l’écart des autres pensionnaires, le pavillon de l’Impératrice.

— Comme domestiques ?

— Sa demoiselle de compagnie, Gertrude, avec laquelle elle est arrivée quelques heures après le crime, et la sœur de Gertrude, Suzanne, qu’elle a fait venir de Monte-Carlo, et qui lui sert de femme de chambre. Les deux sœurs lui sont toutes dévouées.

— Edwards, le valet de chambre ?

— Elle ne l’a pas gardé. Il est retourné dans son pays.

— Elle voit du monde ?

— Personne. Elle passe son temps étendue sur un divan. Elle semble très faible, malade. Elle pleure beaucoup. Hier, le juge d’instruction est resté deux heures auprès d’elle.

— Bien. La jeune fille, maintenant ?

Mlle Geneviève Ernemont habite de l’autre côté de la route… une ruelle qui s’en va