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un autre qui m’a surpris pendant que je veillais.

— Et les Doudeville ?

— Pas vus.

On retrouva l’un d’eux, Jacques, près de la barrière tout sanglant, la mâchoire démolie. Il raconta que son frère et lui s’étaient heurtés à un individu qui les avait mis hors de combat avant qu’ils n’eussent le temps de se défendre.

— Mais ton frère Jean ?

— Quand l’individu est repassé près de nous, il était accompagné d’un camarade plus petit que lui. Alors Jean s’est relevé et m’a dit : « Je vais les pister… tu avertiras le chef… »

— As-tu reconnu l’individu qui t’a frappé ?

— À la carrure, ça m’a semblé l’Anglais du Palace-Hôtel, celui qui a quitté l’hôtel et dont nous avons perdu la trace.

— Le major ?

— Oui, le major Parbury.


III


Après un instant de réflexion, M. Lenormand prononça :

— Le doute n’est plus permis. Ils étaient deux dans l’affaire Kesselbach, l’homme au poignard, qui a tué, et son complice, le major.

— C’est l’avis du prince Sernine, murmura Jacques Doudeville.

— Et ce soir, continua le chef de la Sûreté, ce sont eux encore… les deux mêmes.

Et il ajouta :

— Tant mieux. On a cent fois plus de chances de prendre deux coupables qu’un seul.

M. Lenormand soigna ses hommes, chercha, de concert' avec eux, si les assaillants n’avaient point perdu quelque objet ou laissé quelques traces, releva des empreintes de chaussures américaines, empreintes très nettes, dont les plus petites étaient à peine appuyées, et, au bout d’une heure il allait regagner sa chambre quand l’autre frère Doudeville survint.

De son rapport il résultait que les deux