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ou non le fils d’un charcutier, et si je peux en faire le mari de Geneviève. Ainsi soit-il !


Chapitre IV

La Redingote olive

I


— Monsieur Weber, s’écria Valenglay, dès que l’on eut introduit dans son cabinet présidentiel le sous-chef de la Sûreté, monsieur Weber, les quelques paroles que vous m’avez dites au téléphone, en réponse à mes questions, m’ont vivement ému. Ce pauvre Lenormand — je dis « ce pauvre » bien que tout espoir ne soit pas perdu, n’est-ce pas ? — ce pauvre Lenormand avait l’habitude de me tenir au courant des grosses affaires, et celle-ci m’intéresse beaucoup. Voyons, où en sommes-nous ?

— Monsieur le président du conseil, votre temps est précieux. Je n’en abuserai pas. Si vous voulez me permettre…

Il sortit et revint avec deux jaunes gens.

— Monsieur le président, je tiens à vous présenter deux de mes inspecteurs les plus actifs, les deux frères Doudeville grâce auxquels cette affaire entre enfin dans une nouvelle voie. Les deux frères se trouvaient avec M. Lenormand et Gourel le soir même où ceux-ci disparurent, et, depuis, ils n’ont pas cessé leurs investigations. Doudeville, résumez le rapport que vous m’avez soumis hier.

— Voilà. La nuit même de cette disparition, un cabaretier de Bougival, qui demeure au bord de la Seine, fermait les volets de se fenêtre, quand il entendit un bruit de voix sur le pont voisin. Il discerna des hommes, une voiture et un cheval qui étaient arrêtés.

» Il descendit dans son jardin et traversa la route. Au moment où il arrivait sur la berge un paquet fut jeté par-dessus le parapet, et il entendit, le. plongeon dans l’eau. Tout de suite après, la voiture repartait. Mais, une minute plus tard, en s’approchant, le cabaretier perçut un clapotement et avisa quelqu’un qui nageait. Il