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Il était vaincu…

Weber le trouverait là, comme une bête acculée, au fond de sa caverne. Et Geneviève…


IV


— Ah ! non, non ! fit-il en se redressant d’un coup.

» S’il n’y avait que moi, peut-être !… mais il y a Geneviève, Geneviève qu’il faut sauver cette nuit… Après tout, rien n’est perdu… Si l’autre s’est éclipsé tout à l’heure, c’est qu’il existe une seconde issue dans les parages. Allons, allons, Weber et sa bande ne me tiennent pas encore. »

Déjà il explorait le tunnel, et sa lanterne en main, étudiait les briques dont les parois étaient formées, quand un cri parvint jusqu’à lui, un cri horrible, abominable, qui le fit frémir d’angoisse.

Cela provenait du côté de la trappe.

Et il se rappela soudain qu’il avait laissé cette trappe ouverte, alors qu’il avait l’intention de remonter dans la villa des Glycines.

Il se hâta de retourner, franchit la première porte. En route, sa lanterne étant éteinte, il sentit quelque chose, quelqu’un plutôt qui frôlait ses genoux, quelqu’un qui rampait le long du mur. Et aussitôt, il eut l’impression que cette être disparaissait, s’évanouissait, il ne savait par où.

À cet instant, il heurta une marche.

— C’est là l’issue, pensa-t-il, la seconde issue par où il passe.

En haut, le cri retentit de nouveau, moins fort, suivi de gémissements, de râles…

Il monta l’escalier en courant, surgit dans la salle basse et se précipita sur le baron.

Altenheim agonisait, la gorge en sang. Ses liens étaient coupés, mais les fils de fer qui attachaient ses poignets et ses chevilles étaient intacts. Ne pouvant le délivrer, son complice l’avait égorgé.

Sernine contemplait ce spectacle avec effroi. Une sueur le glaçait. Il songeait à Geneviéve emprisonnée, sans secours, vouée