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Mais dehors il s’arrêta sous des arbres qui faisaient un massif d’ombre devant la façade du château.

Il vit de la lumière dans le boudoir de Dolorès. Puis cette lumière passa dans la chambre. Au bout de quelques minutes, ce fut l’obscurité.

Il attendit. Si l’Ennemi était là, peut-être sortirait-il du château…

Une heure s’écoula… deux heures… Aucun bruit.

— Rien à faire, pensa Lupin. Ou bien il se terre en quelque coin du château… ou bien il en est sorti par une porte que je ne puis voir d’ici… À moins que tout cela ne soit, de ma part, la plus absurde des hypothèses…

Il alluma une cigarette et s’en retourna vers le chalet.

Comme il s’en approchait, il aperçut, d’assez loin encore, une ombre qui paraissait s’en éloigner.

Il ne bougea point, de peur de donner l’alarme.

L’ombre traversa une allée. À la clarté de la lune, il lui sembla reconnaître la silhouette noire de Malreich.

Il s’élança.

L’ombre s’enfuit, disparut.

— Allons, se dit-il, ce sera pour demain. Et cette fois…


II


Lupin entra dans la chambre d’Octave, son chauffeur, le réveilla et lui ordonna :

— Prends l’auto. Tu seras à Paris à six heures du matin. Tu verras Jacques Doudeville et tu lui diras de m’envoyer, dès l’ouverture des bureaux de poste, une dépêche ainsi conçue…

Il libella la dépêche sur un bout de papier et ajouta :

— Ta commission aussitôt faite, tu reviendras, mais par ici, en longeant les murs du parc. Va. Il ne faut pas qu’on se doute de ton absence.

Lupin gagna sa chambre, fit jouer le res-