saux et vassales ! Pendant cinq cents ans, des milliers d’êtres avaient respiré là, mangé, dormi, souffert. Il y eut des fêtes et des tueries, des intrigues, des sièges, des actions héroïques. On s’aima, et l’on se haït. De bonnes et de mauvaises et de médiocres existences se déroulèrent.
— Et ces existences, dit Landa, furent aussi longues que les nôtres, également composées d’une enfance, d’une jeunesse et d’une vieillesse. Le temps durait comme aujourd’hui, ce que l’on a peine à s’imaginer. Chacune des minutes imposait à chacun de ces êtres la même impression de chose lente et interminable. Or toutes ces vies qui nous paraissent aussi fugitives que des lueurs, l’enceinte en est remplie comme d’une masse solide, sans interstice, sans possibilité d’émiettement.
Et ils songèrent que chaque coin du monde comporte le même passé d’existences innombrables et diverses. Et tout autour d’eux, jusqu’aux régions les plus lointaines, d’autres vies palpitaient, et il y en aurait