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ARMELLE ET CLAUDE

ses maîtresses, valaient à Claude une réputation d’homme à conquêtes et à caractère volage. On le savait orphelin, indépendant, occupé de sport, friand de vieux livres. Armelle intriguait par son genre d’existence. Dédaigneuse des salons que sa naissance lui eût ouverts, elle fréquentait des peintres, des gens de lettres, le monde des théâtres, sans prendre garde aux manières des hommes ou à la conduite des femmes. Elle tenait de sa mère une grosse fortune qui lui servait à satisfaire aux habitudes dissipées de son père. On lui prêtait vingt-cinq ans et deux ou trois aventures.

Ils éprouvèrent assez longtemps l’embarras de ceux qui se trouvent en rapports pour la première fois et qui font cas de leur opinion réciproque. Une parole vraie le chasse. Mais comme elle est difficile à prononcer ! Vient-elle aux lèvres, il semble d’avance qu’elle va sonner faux. Après quelques instants néanmoins, Claude hasarda :

— Sentez-vous comme moi, mademoi-