— Je serais triste de rentrer à Paris, Claude, mais à Guérande !…
— Je ne suis pas triste en pensant à ce qui nous attend, je le suis en pensant à ce que nous quittons.
— Ne le soyez pas, Claude.
Elle lui donna ses yeux souriants. Il sourit, et des paroles affectueuses palpitèrent sur ses lèvres.
— Armelle… Armelle…
Il s’assit à ses côtés. Leurs têtes s’inclinèrent l’une vers l’autre. Ce geste leur parut celui de deux êtres qui se penchent pour boire à la même source.
Le temps était lourd. Un voile gris cachait le ciel. Il n’y avait point d’air. Nul vol d’oiseau n’animait l’espace.
— L’endroit est sinistre, dit Claude. La nature ne respire pas aujourd’hui… Pourtant, comme nous en discernons la vie profonde ! Nous n’avons plus besoin maintenant des clairs de lune, des couchers de soleil, des lacs mystérieux.. Nous la comprenons sans intermédiaire et, si déshéritée qu’elle