Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
ARMELLE ET CLAUDE

Ils se soumirent à la fantaisie de l’illusion. Sur cette trame un peu frivole, se tissaient d’autres pensées plus graves qu’ils ne distinguaient point, tellement le dessin en demeurait confus.

L’ombre engloutit les nuées roses. Le rempart s’assombrissait entre les plaines livides du ciel et les blancheurs éparses de l’eau. Ils se remirent en marche.

Devant eux, avec un grincement de chaîne rouillée, le pont-levis s’abaissa. Quelques notes de cor traînèrent, tandis que sous l’ogive de la voûte flamboyait une torche. Ils furent joyeux. Moins par raisonnement que par intuition subite et irrésistible, ils savaient qu’il était très utile, voire même indispensable à la progression de leur rêve, de jouer au seigneur et à la châtelaine qui rentrent dans leur donjon.