Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
ARMELLE ET CLAUDE

réponse à leurs doutes. L’idole resta muette et lointaine. Elle leur parut fort ennuyeuse, simplement une ruine composée de moellons indifférents et couverte d’un feuillage banal.

Armelle se leva et partit. Claude rentra. Le lendemain ils ne se virent qu’aux heures des repas et n’y échangèrent aucune parole. Puis, les jours suivants, Claude ne se présenta même point.

Ils souffraient de ne plus croire à l’excellence de leurs méditations. Ils les jugeaient niaises et puériles et, des doutes plus graves s’insinuant en eux, ils ne tardèrent pas à suspecter la valeur même de leur tentative.

— Que voulons-nous ? songeaient-ils, que voulons-nous ?

Ils l’ignoraient. Ils se retrouvaient soudain dans l’ombre, avec la conviction qu’ils avaient jusqu’ici marché au hasard et gaspillé sans profit les ressources précieuses de leur énergie. Qu’y avait-il derrière la façade de jolies phrases qui leur masquait la réalité ? Rien, peut-être…

Alors de secrètes tentations leur conseil-