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ARMELLE ET CLAUDE

dont Armelle et Landa subissaient l’influence. La nuit les purifiait. La grâce chassait l’esprit du mal. Quelque chose, s’infiltrait en eux, comme de l’eau patiente qui écarte les atomes serrés d’un corps, se glisse, s’insinue, le perce et l’imprègne de sa fraîcheur.

Tout émus ils se penchèrent sur la ville.

— J’ai la vision, reprit Claude, d’un office surnaturel qui se célèbre dans la nef majestueuse… Nous sommes à genoux et nous prions… Et au-dessous de nous sont agenouillés et prient les êtres de tous les siècles, hommes et femmes, riches et pauvres, dont nous sommes les frères compatissants.

Leur poitrine se gonfla de tendresse. Toute la joie et toute la douleur de ceux qui avaient vécu là, leurs sanglots, leurs espoirs, leurs amours, leurs blasphèmes, tout cela s’évapora comme un parfum d’encens qu’ils respiraient avec piété.