tra, et s’étant approché sur la pointe des pieds, il vit, par la glace sans tain qui séparait le salon d’une chambre contiguë, la dame voilée qui ôtait son vêtement et son chapeau, les déposait sur l’unique siège de cette chambre et s’enveloppait d’un peignoir de velours.
Et il la vit aussi s’avancer vers la cheminée et pousser le bouton d’une sonnerie électrique. Et la moitié du panneau qui s’étendait à droite de la cheminée s’ébranla, glissa selon le plan même du mur, et s’insinua dans l’épaisseur du panneau voisin.
Dès que l’entrebâillement fut assez large, la dame passa… et disparut, emportant la lampe.
Le système était simple. Sholmès l’employa.
Il marcha dans l’obscurité, à tâtons, mais tout de suite sa figure heurta des choses molles. À la flamme d’une allumette, il constata qu’il se trouvait dans un petit réduit encombré de robes et de vêtements qui étaient suspendus à des tringles. Il se fraya un passage et s’arrêta devant l’embrasure d’une porte close par une tapisserie ou du moins par l’envers d’une tapisserie. Et son allumette s’étant consumée, il aperçut de la lumière qui perçait la trame lâche et usée de la vieille étoffe.
Alors il regarda.
La Dame blonde était là, sous ses yeux, à portée de sa main.
Il éteignit la lampe et alluma l’électricité. Pour la première fois Sholmès put voir son visage en pleine lumière. Il tressaillit. La femme qu’il avait fini par atteindre après tant de détours et de manœuvres n’était autre que Clotilde Destange.