Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/183

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tionnait encore un instant auparavant, ne fonctionnait plus !

Il s’acharna, se crispa. Le bloc de marbre demeurait inerte, immuable. Malédiction ! Était-ce admissible que cet obstacle stupide lui barrât le chemin ? Il frappa le marbre, il le frappa à coups de poing rageurs, il le martela, il l’injuria…

— Eh bien, quoi, monsieur Lupin, il y a donc quelque chose qui ne marche pas comme il vous plaît ?

Lupin se retourna, secoué d’épouvante. Herlock Sholmès était devant lui !

Herlock Sholmès ! Il le regarda en clignant des yeux, comme gêné par une vision cruelle. Herlock Sholmès à Paris ! Herlock Sholmès qu’il avait expédié la veille en Angleterre ainsi qu’un colis dangereux, et qui se dressait en face de lui, victorieux et libre ! Ah ! pour que cet impossible miracle se fût réalisé malgré la volonté d’Arsène Lupin, il fallait un bouleversement des lois naturelles, le triomphe de tout ce qui est illogique et anormal ! Herlock Sholmès en face de lui !

Et l’Anglais prononça, ironique à son tour, et plein de cette politesse dédaigneuse avec laquelle son adversaire l’avait si souvent cinglé :

— Monsieur Lupin, je vous avertis qu’à partir de cette minute, je ne penserai plus jamais à la nuit que vous m’avez fait passer dans l’hôtel du baron d’Hautrec, plus jamais aux mésaventures de mon ami Wilson, plus jamais à mon enlèvement en automobile, et non plus à ce voyage que je