tomobile, Lupin les éprouva, la même fureur concentrée, la même révolte — mais aussi, en fin de compte — la même loyauté le courba sous la force des choses. Tous deux également puissants, ils devaient pareillement accepter la défaite comme un mal provisoire auquel on doit se résigner.
— Nous sommes quittes, Monsieur, dit-il nettement.
L’Anglais sembla ravi de cet aveu. Ils se turent. Puis Lupin reprit, déjà maître de lui et souriant :
— Et je n’en suis pas fâché ! Cela devenait fastidieux de gagner à tous coups. Je n’avais qu’à allonger le bras pour vous atteindre en pleine poitrine. Cette fois, j’y suis. Touché, maître !
Il riait de bon cœur.
— Enfin on va se divertir ! Lupin est dans la souricière. Comment va t-il sortir de là ? Dans la souricière !… Quelle aventure !… Ah ! maître, je vous dois une rude émotion. C’est cela, la vie !
Il se pressa les tempes de ses deux poings fermés, comme pour comprimer la joie désordonnée qui bouillonnait en lui, et il avait aussi des gestes d’enfant qui décidément s’amuse au-delà de ses forces.
Enfin il s’approcha de l’Anglais.
— Et maintenant, qu’attendez-vous ?
— Ce que j’attends ?
— Oui, Ganimard est là, avec ses hommes. Pourquoi n’entre-t-il pas ?
— Je l’ai prié de ne pas entrer.
— Et il a consenti ?
— Je n’ai requis ses services qu’à la condition formelle qu’il se laisserait guider par