Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/204

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ayant constaté qu’il respirait librement, il ordonna qu’on le prît par les pieds et par la tête, tandis que lui-même le soutiendrait par les reins.

— Allez doucement surtout !… pas de secousses… Ah ! les brutes, ils me l’auraient tué. Eh ! Lupin, comment ça va ?

Lupin ouvrait les yeux. Il balbutia :

— Pas chic, Ganimard… vous m’avez laissé démolir.

— C’est de votre faute, nom d’un chien… avec votre entêtement ! répondit Ganimard, désolé… Mais vous ne souffrez pas ?

On arrivait au palier. Lupin gémit :

— Ganimard… l’ascenseur… ils vont me casser les os…

— Bonne idée, excellente idée, approuva Ganimard. D’ailleurs l’escalier est si étroit… il n’y aurait pas moyen…

Il fit monter l’ascenseur. On installa Lupin sur le siège avec toutes sortes de précautions. Ganimard prit place auprès de lui et dit à ses hommes :

— Descendez en même temps que nous. Vous m’attendrez devant la loge du concierge. C’est convenu ?

Il tira la porte. Mais elle n’était pas fermée que des cris jaillirent. D’un bond, l’ascenseur s’était élevé comme un ballon dont on a coupé le câble. Un éclat de rire retentit, sardonique.

— Nom de D…, hurla Ganimard, cherchant frénétiquement dans l’ombre le bouton de descente.

Et comme il ne trouvait pas, il cria :

— Le cinquième ! gardez la porte du cinquième.