Sholmès s’éveilla heureux et dispos. La perspective d’un nouveau duel avec Arsène Lupin le ravissait, et il se frotta les mains de l’air satisfait d’un homme qui se prépare à goûter des joies abondantes.
— Enfin, s’exclama Wilson, on va se dégourdir !
Et il se frotta les mains du même air satisfait.
En gare, Sholmès prit les plaids, et, suivi de Wilson qui portait les valises — chacun son fardeau — il donna les tickets et sortit allégrement.
— Beau temps, Wilson… Du soleil !… Paris est en fête pour nous recevoir.
— Quelle foule !
— Tant mieux, Wilson ! nous ne risquons pas d’être remarqués. Personne ne nous reconnaîtra au milieu d’une telle multitude !
— Monsieur Sholmès, n’est-ce pas ?
Il s’arrêta quelque peu interloqué. Qui diable pouvait ainsi le désigner par son nom ?
Une femme se tenait à ses côtés, une jeune fille, dont la mise très simple soulignait la silhouette distinguée, et dont la jolie figure avait une expression inquiète et douloureuse.
Elle répéta :
— Vous êtes bien M. Sholmès ?
Comme il se taisait, autant par désarroi que par habitude de prudence, elle redit une troisième fois :
— C’est bien à monsieur Sholmès que j’ai l’honneur de parler ?
— Que me voulez-vous ? dit-il assez bourru, croyant à une rencontre douteuse.
Elle se planta devant lui.