Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui, sans que personne entrât dans cet hôtel… Un domestique peut-être qui sera descendu de sa mansarde sur la terrasse, le long d’une gouttière que j’ai aperçue du jardin.

— Mais sur quelles preuves ?…

— Arsène Lupin ne serait pas sorti du boudoir les mains vides.

— Les mains vides ! Et la lampe ?

— Prendre la lampe ne l’eût pas empêché de prendre cette tabatière enrichie de diamants, ou ce collier de vieilles opales. Il lui suffisait de deux gestes en plus. S’il ne les a pas accomplis, c’est qu’il ne l’a pas pu.

— Cependant les traces relevées ?

— Comédie ! mise en scène pour détourner les soupçons !

— Les éraflures de la balustrade ?

— Mensonge ! Elles ont été produites avec du papier de verre. Tenez, voici quelques brins de papier que j’ai recueillis.

— Les marques laissées par les montants de l’échelle ?

— De la blague ! Examinez les deux trous rectangulaires du bas de la terrasse, et les deux trous situés près de la grille. Leur forme est semblable, mais parallèles ici, ils ne le sont plus là-bas. Mesurez la distance qui sépare chaque trou de son voisin : l’écart change selon l’endroit. Au pied de la terrasse il est de 23 centimètres. Le long de la grille il est de 28 centimètres.

— Et vous en concluez ?

— J’en conclus, puisque leur forme est identique, que les quatre trous ont été faits à l’aide d’un seul et unique bout de bois convenablement taillé.