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Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/52

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de grande envergure dont les procédés font école et dont le nom restera dans les annales judiciaires. Il lui manque ces éclairs de génie qui illuminent les Dupin, les Lecoq et les Sherlock Holmès. Mais il a d’excellentes qualités moyennes, de l’observation, de la sagacité, de la persévérance, et même de l’intuition. Son mérite est de travailler avec l’indépendance la plus absolue. Rien, si ce n’est peut-être l’espèce de fascination qu’Arsène Lupin exerce sur lui, rien ne le trouble ni ne l’influence.

Quoi qu’il en soit, son rôle en cette matinée, ne manqua pas d’éclat, et sa collaboration fut de celles qu’un juge peut apprécier.

— Tout d’abord, commença-t-il, je demande au sieur Charles de bien préciser ce point : tous les objets qu’il a vus, la première fois, renversés ou dérangés, étaient-ils, à son second passage, exactement à leur place habituelle ?

— Exactement.

— Il est donc évident qu’ils n’ont pu être remis à leur place que par une personne pour qui la place de chacun de ces objets était familière.

La remarque frappa les assistants. Ganimard reprit :

— Une autre question, monsieur Charles… Vous avez été réveillé par une sonnerie… Selon vous, qui vous appelait ?

M. le baron, parbleu.

— Soit, mais à quel moment aurait-il sonné ?

— Après la lutte… au moment de mourir.