— Mais vos absences continuelles ?…
— N’est-ce pas mon métier qui l’exige ?
M. Dudouis n’avait rien à répondre. Il se tourna vers son subordonné.
— Vous avez pris vos informations avec une légèreté déplorable, Ganimard, et tout à l’heure vous vous êtes conduit envers madame de la façon la plus maladroite. Vous viendrez vous en expliquer dans mon cabinet.
L’entrevue était terminée, et le chef de la Sûreté se disposait à partir, quand il se passa un fait vraiment déconcertant. Mme Réal s’approcha de l’inspecteur et lui dit :
— J’entends que vous vous appelez monsieur Ganimard… je ne me trompe pas ?
— Non.
— En ce cas, cette lettre doit être pour vous, je l’ai reçue ce matin, avec l’adresse que vous pouvez lire : « M. Justin Ganimard, aux bons soins de Mme Réal. » J’ai pensé que c’était une plaisanterie, puisque je ne vous connaissais pas sous ce nom, mais sans doute ce correspondant inconnu savait-il notre rendez-vous.
Par une intuition singulière, Justin Ganimard fut près de saisir la lettre et de l’anéantir. Il n’osa, devant son supérieur, et déchira l’enveloppe. La lettre contenait ces mots qu’il articula d’une voix à peine intelligible :
« Il y avait une fois une Dame blonde, un Lupin et un Ganimard. Or, le mauvais Ganimard voulait faire du mal à la jolie Dame blonde, et le bon Lupin ne le voulait pas. Aussi le bon Lupin, désireux que la Dame blonde entrât dans l’intimité de la comtesse de Crozon, lui fit-il prendre le