point. À ce moment d’ailleurs, son nom n’avait pas encore été prononcé, du moins officiellement, au sujet du diamant bleu. Je patientai donc. Il reprit :
— Le Temps publie également une interview de cet excellent Ganimard, d’après laquelle une certaine dame blonde qui serait mon amie, aurait assassiné le baron d’Hautrec et tenté de soustraire à Mme de Crozon sa fameuse bague. Et, bien entendu, il m’accuse d’être l’instigateur de ces forfaits.
Un léger frisson m’agita. Était-ce vrai ? Devais-je croire que l’habitude du vol, son genre d’existence, la logique même des événements, avaient entraîné cet homme jusqu’au crime ? Je l’observai. Il semblait si calme, ses yeux vous regardaient si franchement !
J’examinai ses mains : elles avaient une délicatesse de modelé infini, des mains inoffensives vraiment, des mains d’artiste…
— Ganimard est un halluciné, murmurai-je.
Il protesta :
— Mais non, mais non, Ganimard a de la finesse… parfois même de l’esprit.
— De l’esprit !
— Si, si. Par exemple cette interview est un coup de maître. Premièrement il annonce l’arrivée de son rival anglais pour me mettre en garde et lui rendre la tâche plus difficile. Deuxièmement, il précise le point exact où il a mené l’affaire, pour que Sholmès n’ait que le bénéfice de ses propres découvertes. C’est de bonne guerre.
— Quoi qu’il en soit, vous voici deux