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Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/101

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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

la justice en erreur ? — cette évasion lui semblait la honte de sa carrière. Une larme roula vers sa moustache grise.

— Eh ! mon Dieu, Ganimard, ne vous faites pas de bile : si vous n’aviez pas parlé, je me serais arrangé pour qu’un autre parlât. Voyons, pouvais-je admettre que l’on condamnât Baudru Désiré ?

— Alors, murmura Ganimard, c’était vous qui étiez là-bas ? c’est vous qui êtes ici !

— Moi, toujours moi, uniquement moi.

— Est-ce possible ?

— Oh ! point n’est besoin d’être sorcier. Il suffit, comme l’a dit ce brave président, de se préparer pendant une douzaine d’années pour être prêt à toutes les éventualités.

— Mais votre visage ? Vos yeux ?

— Vous comprenez bien que si j’ai travaillé dix-huit mois à Saint-Louis avec le docteur Altier, ce n’est pas par amour de l’art. J’ai pensé que celui qui aurait un jour l’honneur de s’appeler Arsène Lupin, devait se soustraire aux lois ordinaires de l’apparence et de l’identité. L’apparence ? Mais on la modifie à son gré. Telle injection hypodermique de paraffine vous boursoufle la peau juste à l’endroit choisi. L’acide pyrogallique vous transforme en mohican. Le suc de la grande chélidoine vous orne de dartres et de tumeurs du plus heureux effet. Tel procédé