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ARSÈNE LUPIN

immédiatement que je n’étais pas Arsène Lupin. Qu’une seule personne doutât, qu’une seule émît cette simple restriction : « Et si c’était Arsène Lupin ? » à la minute même, j’étais perdu. Il suffisait de se pencher vers moi, non pas avec l’idée que je n’étais pas Arsène Lupin, comme vous l’avez fait vous et les autres, mais avec l’idée que je pouvais être Arsène Lupin, et malgré toutes mes précautions, on me reconnaissait. Mais j’étais tranquille. Logiquement, psychologiquement, personne ne pouvait avoir cette simple petite idée.

Il saisit tout à coup la main de Ganimard.

— Voyons, Ganimard, avouez que huit jours après notre entrevue dans la prison de la Santé, vous m’avez attendu à quatre heures, chez vous, comme je vous en avais prié ?

— Et votre voiture pénitentiaire ? dit Ganimard, évitant de répondre.

— Du bluff ! Ce sont mes amis qui ont rafistolé et substitué cette ancienne voiture hors d’usage et qui voulaient tenter le coup. Mais je le savais impraticable sans un concours de circonstances exceptionnelles. Seulement j’ai trouvé utile de parachever cette tentative d’évasion et de lui donner la plus grande publicité. Une première évasion audacieusement combinée donnait à la seconde la valeur d’une évasion réalisée d’avance.

— De sorte que le cigare…