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ARSÈNE LUPIN

— Lui, jamais ! il trouvera le moyen de s’échapper encore.

— En ce cas, je lui souhaite bon voyage.

— Mais d’ici là, tout ce qu’il peut faire !

— Quoi ?

— Est-ce que je sais ? il faut s’attendre à tout !

Elle était très agitée, et de fait la situation justifiait jusqu’à un certain point cette surexcitation nerveuse. Presque malgré moi, je lui dis :

— Il y a en effet des coïncidences curieuses… Mais tranquillisez-vous. En admettant qu’Arsène Lupin soit dans un de ces wagons, il s’y tiendra bien sage, et, plutôt que de s’attirer de nouveaux ennuis, il n’aura pas d’autre idée que d’éviter le péril qui le menace.

Mes paroles ne la rassurèrent point. Cependant elle se tut, craignant sans doute d’être indiscrète.

Moi, je dépliai mes journaux et lus les comptes rendus du procès d’Arsène Lupin. Comme ils ne contenaient rien que l’on ne connût déjà, ils ne m’intéressèrent que médiocrement. En outre, j’étais fatigué, j’avais mal dormi, je sentis mes paupières s’alourdir et ma tête s’incliner.

— Mais, Monsieur, vous n’allez pas dormir !

La dame m’arrachait mes journaux et me regardait avec indignation.