Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

Sa figure, encore jeune, mais que les chagrins avaient flétrie, marquait une grande douceur et de la résignation. Cependant elle eut soudain, dans le silence, une expression d’angoisse, comme si un danger l’eût menacée. Elle attira son fils contre elle. L’enfant lui prit la main et l’embrassa tendrement.

— Je ne suppose pas, dit M. de Dreux au commissaire, quand ils furent seuls, je ne suppose pas que vous la soupçonniez ? Je réponds d’elle. C’est l’honnêteté même.

— Oh ! je suis tout à fait de votre avis, affirma M. Valorbe. C’est tout au plus si j’avais pensé à une complicité inconsciente. Mais je reconnais que cette explication doit être abandonnée… d’autant qu’elle ne résout nullement le problème auquel nous nous heurtons.

Le commissaire ne poussa pas plus avant cette enquête, que le juge d’instruction reprit et compléta les jours suivants. On interrogea les domestiques, on vérifia l’état du verrou, on fit des expériences sur la fermeture et sur l’ouverture de la fenêtre du cabinet, on explora la courette de haut en bas… Tout fut inutile. Le verrou était intact. La fenêtre ne pouvait s’ouvrir ni se fermer du dehors.

Plus spécialement, les recherches visèrent Henriette, car, malgré tout, on en revenait toujours de ce côté. On fouilla sa vie minutieu-

10