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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

Le vol du précieux bijou porta aux Dreux-Soubise un coup dont ils gardèrent longtemps la marque. Leur crédit n’étant plus soutenu par la sorte de réserve que constituait un tel trésor, ils se trouvèrent en face de créanciers plus exigeants et de prêteurs moins favorables. Ils durent couper dans le vif, aliéner, hypothéquer. Bref, c’eût été la ruine si deux gros héritages de parents éloignés ne les avaient sauvés.

Ils souffrirent aussi dans leur orgueil, comme s’ils avaient perdu un quartier de noblesse. Et, chose bizarre, ce fut à son ancienne amie de pension que la comtesse s’en prit. Elle ressentait contre elle une véritable rancune et l’accusait ouvertement. On la relégua d’abord à l’étage des domestiques, puis on la congédia du jour au lendemain.

Et la vie coula, sans événements notables. Ils voyagèrent beaucoup.

Un seul fait doit être relevé au cours de cette époque. Quelques mois après le départ d’Henriette, la comtesse reçut d’elle une lettre qui la remplit d’étonnement :


« Madame,

« Je ne sais comment vous remercier. Car c’est bien vous, n’est-ce pas, qui m’avez envoyé cela ?