Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

pondant semblait tellement sûr de mon acquiescement ! Pour rien au monde je n’eusse voulu le décevoir ou répondre à sa confiance par de l’ingratitude.

À huit heures, mon domestique, à qui j’avais offert une place de théâtre, venait de sortir quand Daspry arriva. Je lui montrai le petit bleu.

— Eh bien ? me dit-il.

— Eh bien, je laisse la grille du jardin ouverte, afin que l’on puisse entrer.

— Et vous vous en allez ?

— Jamais de la vie !

— Mais puisqu’on vous demande…

— On me demande la discrétion. Je serai discret. Mais je tiens furieusement à voir ce qui va se passer.

Daspry se mit à rire.

— Ma foi, vous avez raison, et je reste aussi. J’ai idée qu’on ne s’ennuiera pas.

Un coup de timbre l’interrompit.

— Eux déjà ? murmura-t-il, et vingt minutes en avance ! Impossible.

Du vestibule, je tirai le cordon qui ouvrait la grille. Une silhouette de femme traversa le jardin : Mme  Andermatt.

Elle paraissait bouleversée, et c’est en suffoquant qu’elle balbutia :

— Mon mari… il vient… il a rendez-vous… on doit lui donner les lettres…