avait peur de toucher à ces pages maudites qu’il avait cherchées avec tant d’âpreté. Puis, d’un geste nerveux, il s’en empara.
Auprès de moi j’entendis un gémissement. Je saisis la main de Mme Andermatt : elle était glacée.
Et Daspry dit au banquier :
— Je crois, Monsieur, que notre conversation est terminée. Oh ! pas de remerciements, je vous en supplie. Le hasard seul a voulu que je pusse vous être utile.
M. Andermatt se retira. Il emportait les lettres de sa femme à Louis Lacombe.
— À merveille, s’écria Daspry d’un air enchanté, tout s’arrange pour le mieux. Nous n’avons plus qu’à boucler notre affaire, camarade. Tu as les papiers ?
— Les voilà tous.
Daspry les compulsa, les examina attentivement et les enfouit dans sa poche.
— Parfait, tu as tenu parole.
— Mais…
— Mais quoi ?
— Les deux chèques ?… l’argent ?…
— Eh bien, tu as de l’aplomb, mon bonhomme. Comment, tu oses réclamer !
— Je réclame ce qui m’est dû.
— On te doit donc quelque chose pour des papiers que tu as volés ?